Accablé par une pollution chronique engendrée par des rejets d’eaux usées, le Rhin a longtemps été qualifié, à juste titre d’ailleurs, de « cloaque de l’Europe ». En 1986, un accident chimique majeur entraîne une contamination massive des eaux de Bâle à Coblence et provoque une hécatombe parmi les poissons et la microfaune. Les riverains du Rhin doivent réagir au plus vite. Leurs gouvernements chargent la Commission Internationale pour la Protection du Rhin (CIPR) de concevoir un plan de sauvetage du fleuve. Un an plus tard, le Programme d’Action Rhin (PAR) voit le jour. Son objectif: assainir systématiquement le Rhin jusqu’en l’an 2000. A l’orée du nouveau millénaire, il est temps de dresser un bilan. Le résultat est impressionnant: le Rhin remonte vigoureusement la pente!
1) La qualité de l’eau s’est sensiblement améliorée, car les eaux usées rejetées dans le Rhin sont moins polluées. Les rejets ponctuels de la plupart des polluants figurant sur la « liste prioritaire » ont diminué de 70 à 100 pour cent entre 1985 et 2000. Le degré de raccordement des communes et des entreprises industrielles à des stations d’épuration est passé de 85 à 95%.
L’azote pose encore problème : il s’écoule des terres agricoles par lessivage, rejoint les affluents du Rhin par voie diffuse et fertilise la mer du Nord.